L’ÉCOLE IONIENNE
 

Les Îles Ioniennes étaient la seule région de l’espace hellénique qui ne connut pas l’occupation ottomane, fait qui eut une influence positive sur son développement culturel. En 1204, elles furent occupées par les Vénitiens qui les organisèrent sur leur mode féodal et, ce, jusqu’à l’ère napoléonienne. En 1797, avec le Traité de Campo-Formio, les îles passèrent sous le pouvoir des Français démocratiques de Napoléon Bonaparte qui abolirent le système féodal. L’année suivante (1798) elles passèrent entre les mains des Russes tandis que, en 1800, la « République des Sept-Îles » est fondée, sous la suzeraineté de la Sublime Porte. En 1807, elles sont reconquises par les Français et, depuis 1815 jusqu’à leur intégration définitive (1864) à l’Etat Grec, elles deviennent un protectorat de l’Angleterre.

 

La région des Îles Ioniennes a déployé une remarquable activité culturelle pendant la période de l’occupation vénitienne. Le contact prolongé des habitants avec l’Occident, l’absence du joug ottoman, le développement économique et la vie dans des conditions de paix constituèrent des conditions favorables à la culture des Arts et des Lettres. Ainsi, dès le début du 19ème siècle jusqu’aux premières décennies du 20ème, les Îles Ioniennes devinrent le centre intellectuel et artistique de l’Hellénisme. La production littéraire fut particulièrement importante, avec comme personnalité éminente notre poète national, Dionysios Solomos qui créa une nouvelle école d’écriture et de conception poétiques , fondée sur l’usage de la langue démotique et de nos chants populaires .

Néanmoins, avant Solomos, l’on note également une remarquable activité intellectuelle, particulièrement dans le domaine de la littérature, dont le fruit fut la production de pièces en vers à contenu amoureux, politique et satirique. Les évènements politiques de l’époque, tels que la Révolution Française et l’intervention des Français dans les Îles Ioniennes, d’une part, et, d’autre part, les contradictions de la société des îles (nobles - « popolari » (gens du peuple)) influencèrent la production littéraire locale. Les auteurs les plus importants avant Solomos étaient Stephanos Xanthopoulos (Milieu du 18ème siècle), Andreas Sigouros (1665-1747), Andreas Martelaos (1754-1819), Antonios Katiphoros (1658/1696 - 1762), Dimitrios Gouzelis (1774 - 1843), etc.

 

L’Ecole Ionienne , comme elle fut appelée par Konstantinos Asopios et Emmanouil Roïdis, inclut une multitude d’auteurs qui furent influencés, directement ou indirectement, par Solomos et cultivèrent avec cohérence et succès quasiment tous les genres littéraires (prose, théâtre, critique, essai, traduction), suivant l’exemple de leur grand maître. L’on pourrait dire que ce mouvement littéraire est caractérisé par des principes communs et de modes communs d’écriture, à la seule exception d’Andreas Kalvos . Le poète Kostis Palamas, voulant résumer les caractéristiques fondamentales de l’expression poétique des poètes des Îles Ioniennes, souligne le culte de la religion, de la patrie et de la femme, tandis que l’on pourrait également ajouter le culte de la nature.

Les écrivains des Îles Ioniennes furent influencés par les Lumières européennes et la littérature italienne et européenne, à cause du contact des îles avec l’Occident, ainsi que par la littérature Crétoise étant donné que, après l’occupation de la Crète par les Ottomans, de nombreux Crétois trouvèrent refuge dans les Îles Ioniennes.  Les chants populaires et l’œuvre poétique d’Athanassios Christopoulos et d’Ioannis Vilaras eurent également un influence significative sur l’œuvre des poètes des Îles Ioniennes.

 

Les principaux représentants de l’Ecole Ionienne sont des contemporains et amis de Solomos. Ce cercle d’écrivains inclut : Antonios Matessis (1794 – 1875), Georgios Tertsetis (1800 – 1874), Ioulios Typaldos (1814 – 1883), Iakovos Polylas (1826 – 1896), premier éditeur des œuvres de Solomos sous le titre Τα Ευρισκόμενα, Gerasimos Markoras (1826 – 1911), Georgios Romas (1798 – 1867), Andreas Laskaratos (1811 – 1901), Spyridon Melissinos (1833 – 1887), Aristotelis Valaoritis (1824 – 1879), Spyridon Zambelios (1815 – 1881), Georgios Kalosgouras (1853 – 1902), Lorentzos Mavilis (1860 – 1912). Andreas Kalvos (1792-1869) qui suivit sa propre voie poétique, sans l’influence de Solomos, constitue un cas particulier dans l’Ecole Ionienne.

   

  • Α. Auteurs: 8
  • Β. Textes: 25
    • Poésie: 20
    • Prose: 2
    • Théâtre: 1
    • Essai: 1
    • Critique: 1
  • C. Langue des textes: démotique, idiomatique, mixte.

 

 

 

 

 

 

Les auteurs de la Période 

       
Gouzelis Dimitrios   
Kalvos Andreas   
Laskaratos Andreas   
Markoras Gerasimos   
Mavilis Lorentzos   
Polylas Iakovos   
Solomos Dionysios   
Valaoritis Aristotelis   
 
 Bibliographie