Nikos Davvetas, (Kritiki sto Poiimata 1975-1996)
 
Efim. To Vima, 18-12-21
 
 
 

« Si l’on pouvait présenter en une phrase la poésie de Varveris, ce serait celle de Fernando Pessoa sur l’homme qui a la sagesse de demeurer spectateur de la vie.  Une phrase qui mit hors de lui son compatriote José Saramangu lorsqu’il la lit mais qui, à propos de l’œuvre de Varveris, serait probablement la devise qui convient le mieux.

L’édition intégrale de ses poèmes nous donne aujourd’hui la possibilité de confirmer la « tactique du spectateur » qu’il a développé au fil de sept recueils au cours de deux décennies aussi critiques que créatives (1975-1996) pour atteindre le zénith avec le recueil Ο κύριος Φογκ (1993)…

Néanmoins, en 1993, Varveris qui resent fortement le besoin d’un renouvellement tant dans son mode d’écriture que dans sa thématologie crée la persona de Monsieur Fog et, dorénavant, nous narre à travers, d’un discours profond, les 24 heures tragiques d’un homme qui se trouve cloué sur un fauteuil. Fog pourrait être qualifié de héros de Samuel Beckett, avec sa façon stoïque d’observer la fin de l’histoire, « barricadé » derrière sa propre incapacité d’émouvoir et d’être ému. Ici, le « spectateur » est enfin pleinement justifié, puisqu’il se rend compte que le monde qu’il a renié avec autant de passion ne change plus grâce aux idées de l’homme de la renaissance mais grâce à la technologie impersonnelle.