Soutsos Alexandros
 
Biographie
 

 

 

Il est né à Istanbul, en 1803.  Son père, Konstantinos Soutsos était cousin du souverain de la Valachie, Alexandros, et sa mère était la sœur du poète Iakovos Rizos Neroulos. Il étudia au Gymnase de Chio, réputé à l’époque, et à Paris. Lorsque la Révolution grecque éclata, il publia des vers patriotiques lyriques en faveur de la lutte des Grecs. En 1825, il gagne la Grèce en pleine révolution, avec l’intention de servir les intérêts nationaux. Il y vivra les premières déceptions de la situation politique dominante, avec les discordes, les intrigues et les convenances partisanes ; ainsi, décida-t-il de réprouver la situation au moyen de sa satire caustique. Ses premiers poèmes sont quatre satires particulièrement acerbes contre la classe dirigeante de la Grèce, qu’il publia en 1827 sous le titre Σάτυραι. La satire crue et sans merci qu’il exerçait a fait que, très tôt, l’on commence à le poursuivre. En 1829, il se refugie à Parie, à cause des réactions qu’il souleva.  Il y publiera l’Ιστορία της Ελληνικής Επαναστάσεως, avec laquelle il contribua à créer un climat philhellène pour la nation qui combattait.

De retour en Grèce, il se tourne contre le Gouverneur Ioannis Capodistria, écrivant des satires mordantes contre lui. Tout ce qu’il écrivait à l’époque était surtout une imitation du poète français Béranger. L’imitation est encore plus sensible dans son recueil intitulé Πανόραμα της Ελλάδος (1833).  A la même époque, il écrivit le Άσωτο, une comédie médiocre mais aux artifices satiriques adroits, et l’Εξόριστο, un roman politique influencé par ses lectures étrangères. En 1836, il publie l’œuvre Ελληνικήν Πλάστιγγα (feuille journalistique) en imitation de la Νέμεσης de Barthélémy, au moyen de laquelle il se tourne, entre autres, contre le jeune roi Othon et sa cour ; les réactions qu’il provoqua feront qu’il parte à nouveau en exil. En 1839, il revient au pays et publie le Περιπλανώμενο ς , probablement son œuvre la plus importante qui, néanmoins, causera également des réactions qui l’obligent à partir une fois de plus à l’étranger.

En 1843, immédiatement après la chute du régime monarchique, il vient à Athènes pour se trouver, à nouveau, face aux démagogues.  Il publiera des vers satiriques qui soulèveront des réactions telles qu’elles l’obligent à quitter le pays pour revenir peu de temps après et publier, en 1850, la Τουρκομάχο ς Ελλάδα , un poème épique dans lequel il s’efforça, de façon pas tellement adroite, de décrire la lutte de 1821.  Il fut partisan de la coopération entre les peuples balkaniques, selon le modèle de Rigas, et ami de la Russie qu’il visitera. Avec son œuvre Απομνημονεύματα του Ανατολικού πολέμου (1857) il exprime son amour pour la Russie. Les poursuites continues dont il est victime et les emprisonnements le conduiront finalement à la mort, à Smyrne, des suites d’une grave maladie.

  La poésie d’Alexandros Soutsos est politique par excellence. La majorité de ses poèmes, avec leur caractère polémique, constituent une pure satire et ressemblent plutôt à des articles de journaux en vers. Ce qui l’intéresse en tout premier lieu c’est de stigmatiser l’improbité et la prévarication. A côté de ces poèmes, il en existe également d’autres, lyriques, fondamentalement romantiques. Ils louent l’ancienne gloire et les accomplissements épiques de la Révolution de la nation. Toutefois, habituellement, ils sont longs, sans valeur esthétique particulière.