Il est né à Smyrne, en 1821, quelques jours avant que la Révolution éclate. Il étudia à l’Ecole évangélique de Smyrne et, à l’âge de quatorze ans, il entra à l’école militaire des cadets, au Pirée, qu’il acheva ayant obtenu le grade de sous-lieutenant de cavalerie. Mais, il ne resta pas longtemps à l’armée, lorsqu’il prit conscience qu’il n’était pas fait pour la vie militaire. Après quelques pérégrinations à Smyrne et à Istanbul, il aboutit à Londres, employé dans la maison commerciale de parents riches. Ensuite, il s’impliqua dans des entreprises commerciales et acquit une grande fortune ; il devint armateur et donna à ses navires des noms des héros de la Révolution.

En même temps, il consacre beaucoup de temps à la création d’œuvres littéraires et à la rédaction d’études diverses. A Londres, il fonda l’ « Association Philhellène » et publia pendant quatre ans (1860-1863) le «  Βρετανικός Αστέρας  », (Etoile Britannique) publiant constamment des articles contre le roi Othon, demandant qu’il soit éloigné du trône et remplacé par un prince anglais. Il vécut les dernières années de sa vie à Athènes, où il publia le quotidien « Βρετανικός Αστήρ » et s’occupa de politique. Après son décès (1894) il fit don à la Grèce de sa riche collection de tableaux de peinture qui, plus tard, constitua la base de la Pinacothèque Nationale.

L’œuvre intellectuelle de Xenos est importante. En 1851, il écrivit le Διάβολος εν Τουρκία (Diable en Turquie) qu’il a traduit en anglais et publié.  La même œuvre sera publiée en Grèce en 1862.  Le succès en fut réellement retentissant, puisque l’œuvre apporta beaucoup d’argent à son auteur, fait qui l’encouragea à poursuivre sur cette voie. Il transmet des correspondances à divers journaux de Smyrne et d’Athènes, tout en écrivant des articles pour des journaux anglais.  Un an plus tard, il publia la Ηρωίδα της Ελληνικής Επαναστάσεως (Heroine de la Revolution Grecque) (1852), œuvre qui l’établit en tant que littéraire. Dans ce roman, Xenos ambitionne de représenter la Révolution Grecque de 1821.  L’auteur y combine magistralement les éléments réels et imaginaires, présentant les personnages fictifs se mouvant aux côtés des réels héros, tandis que les évènements imaginaires se déroulent en même temps que les évènements historiques. Le roman, bien qu’écrit en katharévoussa, est doté de vertus narratives et réussit, grâce à l’artifice des trois héros narrateurs, à développer les principaux sujets sur un ton épique et, en même temps, vraisemblable.

Parmi les œ uvres de Xenos figurent Η Παγκόσμιος έκθεσις του Λονδίνου (L ' exposition internationale de Londres) (1851), Η κιβδηλεία ήτοι μια αληθής ιστορία των ημερών μας (1859 – 1860), la nouvelle historique Ο Έλλην πειρατής (1874), Οι χρυσοκάνθαροι και η οικουμενική σύνοδος των διαβόλων της Ελλάδος και Τουρκίας εν Αθήναις (1887) et d ’ autres .

« Stefanos Xenos », note I. M. Panagiotopoulos « aurait pu devenir une grande personnalité de nos lettres, s’il avait suivi la voie qu’il ouvrit avec la Ηρωίδα. Il était doté de plusieurs talents, son inspiration était spontanée, il disposait d’une imagination fertile, d’une chaleur d’âme. Il était également studieux ; c’est quelque chose de très important pour le roman historique où la connaissance du matériel historique est la fondation de la création artistique. »