Sachtouris Miltos
 
Biographie
 

Miltos Sachtouris est né à Athènes et était l’arrière-petit-fils de l’amiral d’Hydra Georgios Sachtouris. Il fit des études à la Faculté de Droit d’Athènes, mais n’obtint pas son diplôme. Depuis les années universitaires, la poésie attirait toute son attention. Après un bref conflit avec son environnement familial, il se consacra finalement entièrement à la poésie. Il n’exerça aucune profession et se tint loin des cercles littéraires, menant une vie solitaire et discrète. Pendant l’occupation allemande, il établit des liens avec un cercle d’intellectuels de l’époque comme Elytis, Engonopoulos, Sinopoulos, Chatzidakis et d’autres.

En 1945, il fera sa première apparition dans les Lettres grecques avec le recueil de poèmes Η λησμονημένη dont la couverture est illustrée par Engonopoulos. Dès sa première apparition, le caractère particulier de sa poésie se distingua. Il s’agit d’une poésie qui puise son matériel dans les choses provenant de l’espace familier de la chanson populaire, mais ses traits sont cauchemardesques et le monde qui est créé est terrifiant et absurde. Cela signifie que le monde contemporain est absurde et cauchemardesque, ce monde où le poète a vécu, dans lequel il se sentait étouffer sans trouver d’issue. Ainsi, dans sa poésie, il a recours à l’allégorie et exprime son désir de décoller : « L’on aura toujours besoin de ciel », écrit-il de façon caractéristique.

En outre, selon Sachtouris : « Mes poèmes ne sont pas pessimistes. Au contraire, ils sont comme les incantations. Ils exorcisent le mal. » La majorité de ses poèmes est influencée par le surréalisme qui est directement lié à l’inconscient mais aussi au rêve.  Ils se meuvent dans le même espace, de recueil en recueil. Néanmoins, lui-même n’a jamais cru que le poète est en mesure de jouer un rôle rédempteur, insistant sur la descriptions des atrocités de la guerre qui le marqua dans sa jeunesse. Ainsi, à l’aide des symboles du surréalisme, il exprima sur un mode laconique l’impasse dans laquelle se trouve l’homme contemporain.

Dans le recueil Με το πρόσωπο στον τοίχο (1952), sa poésie devient plus personnelle et il relie le surréalisme à l’ « absurde » comme l’exprimèrent Camus, Ionesco et d’autres. Suivirent les recueils Όταν σας μιλώ (1956), Τα φάσματα ή η χαρά στον άλλο δρόμο (1958).

En 1963, Miltos Sachtouris reçoit le 2nd Prix de Poésie de l’Etat et, en 1972, le 1er. Certains de ses poèmes ont été traduits en plusieurs langues et plusieurs ont été mis en musique par des compositeurs Grecs.