Stratis Tsirkas, pseudonyme de Giannis Cahtziandréas, est né au Caire de l’Égypte où ses parents, originaires de Grèce, avaient émigré. Jusqu’à 1963, il travailla comme employé dans différentes entreprises en Égypte et, ensuite, il vint à Athènes où il se consacra à la littérature. Il fera sa première apparition dans les Lettres en 1927, en publiant des textes dans des revues de l’époque. Alors que dans ses premiers ouvrages il traita de poésie, plus tard il se tournera vers la prose.

Parmi les œuvres de Tsirkas, la trilogie Ακυβέρνητες Πολιτείες (1960-1965) se distingue pour sa forme moderniste. Le titre en est emprunté au poème de G. Seféris. Ce roman est inspiré de toute une époque, mêlant le rêve à l’élément du mythe. En outre, de manière plus générale, selon Tonnet, la pensée de Tsirkas peut être rapprochée de celle de Séféris. Les trois romans individuels de cette trilogie (Λέσχη, Αριάγνη, Νυχτερίδα) combinent toutes les tendances de l’époque : témoignage historique, réflexion politique, technique moderne du monologue intérieur, structure narrative complexe. Sous le prisme de l’idéologie de la gauche, l’auteur décrit la guerre du Moyen-Orient (1941-1944) et les mouvements qui se manifestèrent au sein du corps expéditionnaire grec. L’auteur lui-même s’adresse au lecteur et le prévient que le roman n’est ni autobiographique, ni historique. L’intrigue évolue dans l’espace cosmopolite du Moyen-Orient et autour de la personne du héros, Manos Simonidis, évolue une foule de personnages.

En 1976, il publie encore un roman, Η Χαμένη Άνοιξη, qui a trait aux événements de juillet 1965. Les évènements de l’époque sont la toile de fond sur laquelle se dessinent les mémoires de la Division, de la Résistance, de la Guerre civile. La contribution de l’écrivain fut également particulièrement importante dans le domaine de la critique et de la traduction. Ses études sur Cavafy, intitulées Ο Καβάφης και η εποχή του (1958) et Ο πολιτικός Καβάφης (1971) ont beaucoup apporté à l’interprétation de l’œuvre du poète.