Malakasis Miltiadis
 
Biographie
 

Miltiadis Malakasis est né à Missolonghi, en 1869, et mort en 1932, des suites d’une pénible maladie Il effectua une partie de ses études secondaires dans son pays natal et, en 1885, il s’établit à Athènes où il les achèvera.  En 1888, il s’inscrit à la Faculté de Droit d’Athènes, sans jamais obtenir son diplôme, puisque seule la poésie l’intéressait. A cette époque-là, il fit la connaissance d’Alexandros Papadiamantis, avec lequel il entretint une longue amitié.

Dès 1892, Malakasis commence à publier régulièrement des poèmes dans des revues de l’époque, telles qu’ Εστία (Estia), Τέχνη (Art) et Διόνυσος (Dionysos)
 
. Il collabora également avec la Φιλολογική Ηχώ (Echo Filologique), tribune des partisans de la langue démotique, qui était publiée de 1893 à 1897, à Istanbul. Au départ, ses prises de position linguistiques était conservatrices mais, plus tard, il adopta pleinement la démotique ; qui plus est, avec Parfyras et Chatzopoulos, ils fondent la Société «  Εθνική γλώσσα  » (Langue Nationale) ayant pour objet la diffusion de la démotique. Il fut directeur de la Bibliothèque du Parlement et président de la Société des Auteurs Grecs. En 1923, il reçoit le Prix National d’Excellence en Lettres. De 1909 à 1915, il séjourna à Paris et fut lié d’une amitié profonde avec le poète Jean Moréas.

Bien qu’il fasse partie des premiers successeurs de Palamas, Malakasis s’éloigne sensiblement de la tradition du premier, et, ce, du point de vue thématique plutôt que morphologique, présentant une nouvelle conception quant au rôle du poète et de son œuvre. La génération des successeurs de Palamas s’éloigna des thèmes nationaux-historiques et culturels. Son discours poétique, en lignes générales, se tourne vers l’intérieur de la personne et, là, puise des éléments à l’aide desquels elle forme une poésie en tons mineurs, où survivent les influences du romantisme, du parnasse, de la poésie de Solomos et du courant du symbolisme.

En 1899, Malakasis publia sa première collection de poèmes intitulée Συντρίμματα (Ruines), qui fut favorablement accueillie par la critique. Depuis 1900, il est rédacteur en chef de la nouvelle revue Παναθήναια (Panathinaia) où il publiera plusieurs poèmes et articles.  En 1905, il publia sa seconde collection poétique, intitulée Ώρες (Heures).

En suivant la production poétique de Malakasis au fil de son évolution, l’on constate que les éléments de son identité de poète prennent déjà forme au début de sa création poétique. A l’édition de la seconde collection, il semble que sa poétique soit déjà formée et, ensuite, est enrichie quant à l’expression, avec des versions sur les thèmes et disposition quasi-identiques. Dans Συντρίμματα abondent les éléments traditionnels. L’on note cela surtout dans les poèmes qui semblent inspirés de contes de fée, ce qui leur donne des motifs prêts à être mis en valeur (amour - mort) ainsi que des éléments de narration et de dialogue.

Quelques-uns de ses plus beaux poèmes, qui se distinguent aujourd’hui encore, se trouvent dans sa collection suivante, Πεπρωμένα (Destins) (1909). Les trois chants de Missolonghi qu’il publia dans des revues de l’époque sont également remarquables pour leur musicalité et leur expressivité.  Il s agit de  : Ο Μπαταριάς, Τάκης Πλούμας, Το λένε τ’ αηδονάκια (Batarias, Takis Ploumas, Les moineaux le disent). En 1931, il imprima la collection Αντίφωνα (Antifona) et, en 1939, sa dernière collection Το Ερωτικό (L ' Erotique).

La poésie de Malakasis se distingue par son style personnel. Elle ne peut être intégrée dans une école ou style connus. Les influences qu’il reçut ne furent pas profondes, à l’exception de celle de Jean Morés dont il traduisit des œuvres. Sa poésie est, au-delà de tout, un chant au discours plastique et au rythme mélodieux. Ses vers sont impeccables du point de vue technique, ils « coulent » naturellement pour chanter l’amour. Dans ses choix linguistiques, l’on rencontre souvent des mots composés et surcomposés. Cette habitude de forge de la langue, qui est également adoptée dans les traductions de poèmes de la littérature étrangère, montre l’obsession de Malakasis quant à une langue étudiée purement poétique, différente de la langue quotidienne. La langue devient le champ de combinaisons linguistiques pleines de virtuosité et d’inventivité.