Varnalis Kostas
 
Biographie
 

Costas Varnalis est né à Pyrgos de la Romylie Orientale (actuelle Bulgarie) et étudia la philologie à Athènes. Au cours de ses années universitaires, il s’occupa systématiquement de philologie et de poésie, ayant adhéré au camp des partisans de la démotique. Avec d’autres jeunes de l’époque (Markos Avgeris, Napoléon Lapathiotis et d’autres) ils publient la revue Ηγησώ, dans laquelle il publie ses premiers poèmes. Il fait son apparition dans les lettres en août 1904 dans la revue Νουμάς, tandis que sa première collection poétique, Κηρήθρες, qu’il désavoua plus tard, fut publiée en 1905.

Depuis 1908, il travailla comme professeur de l’enseignement secondaire et comme journaliste. Il étudia la philosophie et la sociologie à Paris, où il fut influencé par l’idéologie marxiste et le matérialisme dialectique. De retour de Paris, en 1919, il présente un poème, le Προσκυνητή, consacré au père de l’ethnographie, N. G. Politis, qui compose un réel hymne à la Grèce éternelle.

Ses deux grands poèmes articulés qui suivront, Το φως που καίει (1922) et Σκλάβοι πολιορκημένοι (1927), qui furent composés à Paris sont des échantillons de sa contribution purement lyrique mais montrent également ses nouvelles orientations idéologiques. Avec le Φως που καίει, la création poétique de Varnalis atteint son point culminant tandis que l’on y retrouve en filigrane ses nouvelles thèses idéologiques. Il a été jugé par tous comme une œuvre de grande inspiration philosophique et de conception poétique supérieure. « Sa poésie », écrit le critique Timos Malanos, « resplendit de lumière. Les ombres et les demi-tons en sont totalement absents. Sa beauté à l’antique apparaît dépourvue de la moindre faille psychique. »

La seconde œuvre poétique représentative de Varnalis, Σκλάβοι πολιορκημένοι, est une grande composition sur les horreurs de la guerre, faisant une référence évidente aux Ελεύθεροι πολιορκημένοι de Solomos. Avec sa nouvelle œuvre poétique, Varnalis nous rend le climat historique et psychologique de son époque et entreprend d’interpréter la vie de façon réaliste, avec ses laideurs, ses craintes, ses illusions, les faiblesses humaines.

L’œuvre poétique de Varnalis s’inspire, au départ, de l’antiquité classique, du sensualisme, du culte de la beauté antique et de la perfection parnassienne de la forme. Ensuite, le poète s’intéresse à la société. Durant cette période, il composa ses œuvres majeures. Varnalis s’efforça de relier les éléments païen et chrétien, comme le firent Palamas et Sikélianos, avec l’intention d’exercer une critique sur les valeurs traditionnelles. Cette disposition s’exprime plus souvent dans ses œuvres en prose : Η αληθινή απολογία του Σωκράτη (1931), Το ημερολόγιο της Πηνελόπης (1946).

 Les œuvres critiques occupent une place distincte dans l’œuvre de Varnalis. Son œuvre Ο Σολωμός χωρίς μεταφυσική (1925), tente une relecture de l’œuvre poétique de Solomos, tandis que Η αληθινή απολογία του Σωκράτη (1931), s’efforce de donner un regard plus réaliste de l’ancien philosophe.

Varnalis constitue une étape dans notre littérature car c’est lui qui introduit les thèmes politiques et sociaux dans la poésie. La poésie de Varnalis n’hésite pas de révéler le côté négatif, bas de l’homme, la taverne, la cave sale fréquentée par les ouvriers pauvres et les parias de la société. Le poète demeure fidèle aux formes poétiques traditionnelles, de façon à ce que son œuvre soit accessible au lecteur et qu’elle transmette ses messages pacifistes et révolutionnaires.