Chatzis Dimitris
 
Biographie
 

Dimitris Chatzis est né à Ioannina où, son père était érudit et éditeur du journal local Ipeiros , Georgios Chatzi-Pellerin. En 1917, lors de la Division, l’éditeur anti-Vénizélos passionné, fut exilé à Leucade. Ainsi, son fils adolescent, D. Chatzis, vécut de longs intervalles entre Athènes et Ioannina. Ensuite, alors qu’il était étudiant en droit, il adhéra à la gauche et, en 1936, il sera exilé par la dictature de Metaxas. Au cours de l’occupation, il participa à la résistance et déploya une activité intense dans la presse de la résistance. Après la défaite des forces de la gauche, en 1949, il a été forcé de se réfugier dans les pays de l’Europe de l’Est. Il vécut ainsi longtemps en Allemagne de l’Est et en Hongrie. A Berlin-Est, qui plus est, il étudia la philologie et travailla à la chaire de philologie néohellénique, à Budapest.

Chatzis fut un prosateur remarquable dont le parcours littéraire commença avec le roman Le feu (1946). Dans ce texte, l’on distingue l’effort de l’auteur, déçu de la lutte durant l’occupation, à louer la tradition et à proclamer sa foi en la lutte du prolétariat. Cette œuvre est considérée comme la première œuvre grecque, en prose, de la résistance.

Suivit La fin de notre petite ville (1963) qui marqua également l’étape la plus importante de sa création. L’espace où se déroulent les histoires des nouvelles est celui d’une ville provinciale qui, tout en n’étant pas nommée, est Ioannina, de toute évidence. Les héros de ces textes se divisent en deux catégories : ceux qui sont motivés par l’amour pour l’homme et ceux qui ne veillent qu’à leur intérêt. Cette œuvre est une peinture de la vie quotidienne en province où, sous la respectabilité extérieure se cache un tissu d’hypocrisie. « L’intention de Chatzis s’inscrit dans la formule « condamner l’ancien monde et valoriser le monde nouveau » », note D. Tziovas. L’art de Chatzis présente plusieurs points communs avec l’étude des mœurs qui caractérisait la prose plus ancienne mais, en l’occurrence, il sert des objectifs différents.

Mais, progressivement, l’auteur commence à prendre ses distances par rapport au réalisme socialiste et à s’intéresser plutôt au résultat esthétique, continuant toutefois à décrire dans ses romans les développements sociaux en Grèce, depuis 1940. Plus précisément, Le double livre est intéressant tant du point de vue idéologique que de celui du genre, puisqu’il ne s’intègre pas dans le roman classique. Dans ses œuvres, Chatzis exprime sa préoccupation concernant la réalité de l’après-guerre.  L’auteur est considéré comme appartenant à nos auteurs « néoréalistes. »

Après la chute du régime dictatorial, l’auteur regagna la Grèce puisqu’il lui a été accordé la grâce pour la peine de mort qui avait été prononcé contre lui en 1952.