Papatsonis Takis
 
Biographie
 

Il est né à Athènes, en 1895. Son père, Konstantinos Papatsonis, provenait d’une génération de combattants de la Révolution de 1821 et sa mère, Aikaterini Prassa, était issue d’une ancienne famille noble. Il étudia le droit et les sciences politiques à la Faculté de Droit de l’Université d’Athènes ainsi que l’économie publique à l’Université de Genève. Il servit comme fonctionnaire au ministère des finances de 1918 à 1955, gravissant tous les échelons de la hiérarchie. En tant que fonctionnaire de haut rang du ministère des finances, il représenta la Grèce dans plusieurs colloques d’économie et fut conseiller auprès de divers organismes financiers. A cause de sa profession, il visita plusieurs pays d’Europe.

En 1913, il fit sa première apparition dans les Lettres avec des poèmes publiés dans le journal Ακρόπολη de Gavriilidis, signant Papatsonis - Nobilissimus. Il collabora avec plusieurs revues de l’époque telles que Λόγος, Λύρα, Νέοι, Πρωτοπορία, Αλεξανδρινή Τέχνη et Φραγγέλιο et avec des quotidiens comme Ελεύθερος Λόγος, Ημερήσιος Τηλέγραφος, où fut également publiée sa traduction de l’espagnol du roman Φλόγες αγάπης de Don Ramon dell Valle Inclan, ainsi qu’avec le journal Δημοκρατία, où furent publiées ses traductions de poèmes d’Edgar Allan Poe. De 1935 à 1940, il rédigeait des articles dans le quotidien Καθημερινή, tandis qu’il publiait des poèmes dans Εστία.

En 1916, il devint catholique, fait qui eut une profonde influence sur sa poésie. Depuis, ses œuvres sont imprégnées de la foi chrétienne, de mysticisme religieux, de réflexion métaphysique et d’un puissant sentiment de culpabilité vis-à-vis du divin. Ainsi, contrairement à l’ambiance du néoromantisme et du néo-symbolisme, tel qu’elle fut formée par les poètes de sa génération, Papatsonis se tourne vers d’autres espèces de recherches. Il s’efforce de faire face à l’infortune de sa génération et, avec pour guide la foi chrétienne, il échappe à la léthargie et au désespoir de la poésie de ses contemporains.

Papatsonis fut profondément influencé par le poète Anglais T. S. Elliot, dont il traduisit des poèmes (Ερημότοπος, Γερόντιο). En 1934, il publiera son premier recueil de poèmes intitulé Εκλογή Α΄. L’œuvre compte cinq unités et les poèmes religieux dominent. Le profond sentiment religieux de Papatsonis, qui se retrouve dans toute son œuvre, est solidement ancré sur terre. Il ne s’éloigne pas de choses de ce monde, ne refuse pas la vie et ne méprise pas les simples joies quotidiennes ; il s’efforce cependant de les interpréter par l’intermédiaire du divin. Kyriakos Charalampidis note à ce propos : « L’esprit ascétique, toutefois, quoiqu’il dise, ne refuse pas les choses de ce monde. Son esprit chrétien est, aussi, grec, un esprit qui respecte la forme et l’aide à maintenir le corps et l’âme en harmonie idéale. Ainsi, son Dieu a beau être Sombre et Inconcevable, il est toujours à la mesure de l’homme. Il lui parle d’une façon familière […]».

Pour ce qui est de la langue qu’il utilise dans ses poèmes, celle-ci est déterminée par trois facteurs : La tradition de la démotique, la langue des hymnes et de l’Evangile et la katharévoussa imposée qu’il utilisait en tant que langue de service, dans sa profession. Ainsi, la langue de ses poèmes est une langue mixte, qui évolue entre la démotique pure et la katharévoussa et la langue sacramentelle des hymnes ecclésiastiques.

Après l’occupation, en 1957, il publiera deux traductions remarquables : l’Anabase de Saint-John Perse et Tamerlan d’Edgar Allan Poe. En 1962, il réédite Εκλογή Α΄ ainsi qu’un nouveau recueil intitulé Εκλογή Β΄, divisé, lui aussi, en cinq unités, qui évolue dans la même ambiance que le premier. L’année suivante, il publiera les mémoires de voyage Άσκηση στον Άθω, ήτοι πηδάλιον νηπτικόν για περιδιάβαση του Όρους, qui inclut des souvenirs du séjour de cinq mois que le poète effectua au Mont Athos en 1928.  En 1965 il publiera son ouvrage Τα Μολδοβλαχικά του Μύθου, une chronique de voyage où le poète tente de décrire la Roumanie à la veille de la deuxième Guerre mondiale. L’année suivante, il publie le premier volume de ses essais intitulé Ο Τετραπέρατος Κόσμος Α΄. Quatre ans plus tard, il publia encore deux ouvrages intitulés : Friedrich Hölderlin et Εθνεγερσία: Σολωμός, Κάλβος et, en 1972, il publie encore volume d’essais intitulé Όπου ην κήπος, où il intégra, entre autres, deux essais intéressants, l’un sur le théâtre de Claudel et, l’autre, sur Paul Valéry.  Papatsonis considère Claudel comme un tournant dans son parcours de poète, puisqu’il fut profondément influencé par l’œuvre de ce dernier. L’année suivant, en outre, il traduisit et publia son œuvre Partage de midi. L’œuvre de Papatsonis est achevée en 1976, année de sa mort, avec la publication du 2nd volume d’essais Ο Τετραπέρατος Κόσμος Β.