Melissanthi (Ivi Skandalaki)
 
Biographie
 

Melissanthi (pseudonyme littéraire d’Ivi Skandalaki, née D. Kougia) est né en 1910, à Athènes, et étudia la littérature française et allemande, la musique, la dans et la peinture. Elle travailla par intervalles comme journaliste dans des quotidiens athéniens et comme professeur d’allemand dans diverses écoles. Entre 1945 et 1955, elle fut collaboratrice permanente de la Radiophonie Nationale, adaptant des pièces de théâtre et traduisant des poètes étrangers pour des émissions radiophoniques littéraires.

Elle apparaîtra pour la première fois en 1930 avec le recueil de poèmes Φωνές εντόμου (Voix d ' insect) particulièrement remarqué pour le ton métaphysique de ses poèmes. Φωνές εντόμου fut suivi des recueils : Προφητείες (Propheties) (1931), Φλεγόμενη βάτος (Flegomeni vatos) (1935), O γυρισμός του Ασώτου (Le retour de l ' Asote) (1936), Ωσαννά και Οραματισμός (Osana kai Oramatismos) (1939), Λυρική Εξομολόγηση (Confession Lyrique) (1945), Η εποχή του ύπνου και της αγρύπνιας ( L ' epoque du sommeil et de la veille)  (1950), Ανθρώπινο Σχήμα ( Forme Humaine)(1961), Το φράγμα της Σιωπής (Le barrage du Silence) (1965). En 1965, eut lieu la première édition de ses œuvres poétiques complètes, intitulée Eκλογή (Election) (1930-1950), la seconde sera publiée en 1975, Tα ποιήματα (Les Poemes) (1930-1974) et la troisième, en 1986, Οδοιπορικό, ποιήματα (Voyage, poemes) (1930-1984).

Avec Λυρική Εξομολόγηση,  Melissanthis abandonne le vers à structure métrique et fait son entrée dans la poésie libre, sans pour autant modifier son approche du monde intérieur et extérieur.

Mélissanthi ne voulut pas suivre les autres poétesses de son époque et composer des poèmes sentimentaux. Elle est une poétesse intellectuelle, sensible et préoccupée par les phénomènes de la vie et, ne trouvant pas de réponse dans ses pensées les plus intimes quant à la vie et à la mort, elle recherche la rédemption et le salut dans l’oraison, la supplication et la prière. Sa poésie relève de l’existentialisme et de l’angoisse métaphysique. L’idée de la mort est le noyau central de sa poésie existentielle et à décor symbolique. G. Sarantaris dit à son propos : « La poésie de Melissanthi naît d’une douleur existentielle que, par discrétion envers elle-même et les autres, la poétesse recouvre d’un voile. Mais, elle ne fait pas disparaître, ne gomme pas sa douleur. Ni recherche-t-elle à se leurrer, ne fut-ce que pour un moment. Partant d’une situation qui semble être son destin, elle s’efforce de -et, souvent, réussit à- réfléchir sur la vie de l’individu, face à une éternité certaine. »

« Sa conscience religieuse », écrit Mich. Peranthis, « se croise avec d’autres états également, marqués par plus d’angoisse, habituellement douloureux, dont le point de départ se trouve en elle et qui, de façon impérative et désespérée, déchirés par la question morale, demandent Dieu ou cherchent un prolongement symbolique vers le pays de l’imaginaire. »

Outre les œuvres poétiques, Melissanthi a égélement publié sa pièce de théâtre pour enfants, O μικρός αδελφός (Le petit frere) (1960), et a traduit des poèmes de Robert Frost, Boris Pasternak, H. G. Longfellow, Pierre Garnier, Emilie Dickinson, T. S. Eliot et B. Brecht. En 1985, elle publia un receuil d’essais choisis intitulé Nύξεις (Nykseis), ainsi que le volume Tον όρθρον των ερχόμενον (L ' article suivant) avec trente-six études sur son œuvre et des données bibliographiques. Melissanthi fut honorée de la Distinction de l’Académie d’Athènes (1936), du 2ème Prix National de la Poésie (1965) et du 1er Prix National de Poésie (1976) et d’autres prix. Elle est morte à Athènes, en 1990.