Samarakis Antonis
 
Biographie
 

Antonis Samarakis est né à Athènes et a étudié le Droit. Il a travaillé comme fonctionnaire au Ministère de l’Emploi où il occupa des postes supérieurs et représenta la Grèce dans des rencontres internationales sur des questions relatives à l’immigration et au travail. Pendant l’occupation, il s’engagea dans la résistance. Il apparut comme écrivain en 1954, avec le recueil de nouvelles Ζητείται ελπίς. Ces textes contiennent déjà les éléments qui, dans les années à venir, caractériseront l’œuvre de Samarakis. Ce sont des cris de protestation contre l’aliénation de l’homme de l’après-guerre qui vit dans la crainte et l’insécurité. Ses œuvres ont été aimées tant en Grèce qu’à l’étranger et leur succès est dû à l’universalité de ses personnages. Ceux-ci représentent l’homme contemporain qui est écrasé par les dispositifs de l’état et par l’indifférence. Son œuvre se limite à quelques recueils supplémentaires de nouvelles : Αρνούμαι (1961), Το διαβατήριο (1973) et un roman, Το λάθος (1965).

Celui-ci, comme Το φράγμα de Plaskovitis, se déroule dans un pays imaginaire, qui présente plusieurs ressemblances avec la Grèce de l’époque, où la crainte du danger communiste favorise l’espionnage et où l’assassinat du député Grigoris Lamprakis (1963) est le signe avant-coureur du coup d’état à venir. L’auteur exerce sa critique contre les régimes totalitaires. C’est l’époque où la littérature en Europe est influencée par la langue et la technique du cinéma et les auteurs s’efforcent d’écrire en la langue des gens simples. Cette technique est également adoptée par Samarakis dans ses œuvres qui devinrent très populaires, étant donné qu’il émane d’elles un optimisme spontané et que leur style est sciemment anti-littéraire, libre et railleur (expressions stéréotypées, répétitions, mots étrangers). L’intrigue simple ainsi que le style populaire représentaient pour les lecteurs de l’époque une nouveauté qui a été beaucoup appréciée.

Le Λάθος de Samarakis connut un nouveau succès en 1967, deux ans après sa parution, lorsque le fait réel de la dictature des colonels coïncida, dans plusieurs de ses détails, avec ce qui se passait dans le pays imaginaire du roman. En 1966, l’auteur obtint le Prix des Douze et, en 1970, le Prix du roman policier, en France. En 1982, il obtint le prix Europalia pour l’intégralité de son œuvre.  Il fut également président du Parlement des Jeunes et était très aimé de ceux-ci.