Eggonopoulos Nikos
 
Biographie
 

Le poète et peintre Nikos Engonopoulos est, avec Andreas Empeirikos, le représentant le plus important du surréalisme en Grèce. Il est né à Athènes, le 21 octobre 1907. Son père était originaire d’Istanbul et se mère était Athénienne. Il passa son enfance à Istanbul et acheva ses études secondaires à Paris. Pendant la période 1928 - 1930, il travailla comme traducteur dans une banque et comme clerc à l’Université d’Athènes, tout en étudiant dans une école du soir pour obtenir le diplôme grec de fin d’études secondaires. Bien que sa famille le destinait à devenir médecin, en 1932, Engonopoulos s’est inscrit à la Faculté des Beaux-arts d’Athènes, où il aura comme maîtres, entre autres, C. Parthenis et G. Kefallinos, tandis que parmi ses condisciples, il y a G.  Moralis et D. Diamantopoulos ; plus tard, il étudiera auprès de F. Kontoglou, dont il apprit la peinture byzantine.

Plus tard, il voyagera à l’étranger (Allemagne, Autriche, France, Italie) et, en 1941, il se trouvera à la première ligne du front albanais, dans des conditions misérables. Il sera fait prisonnier par les Allemands et conduit dans un camp de travail. Il arrivera à s’évader et à regagner Athènes à pied. De 1956 à 1967, il est élu professeurs à divers échelon de l’Ecole Polytechnique d’Athènes.  

L’entrée d’Engonopoulos sur la scène des Lettres remonte à 1938, lorsque quelques-uns de ses poèmes furent publiés dans la revue Κύκλος d’Apostolos Melachrinos. Sous l’incitation de Melachrinos lui-même, et grâce à son travail personnel, il publia la même année son premier recueil de poèmes intitulé Μην ομιλείτε εις τον οδηγόν (Ne parlez pas au conducteur). Les cercles littéraires conservateurs d’Athènes furent littéralement scandalisés par la voix authentiquement surréaliste du poète et s’efforcèrent de l’humilier au point de faire des parodies de ses poèmes. Profondément offensé mais aussi avec encore plus d’obstination, ainsi qu’il confessera plus tard, il publia, dès l’année suivante (1939), son second recueil de poèmes, Τα κλειδοκύμβαλα της σιωπής (Ta kleidokymvala tis siopis), qui connut un accueil similaire. Ses poèmes furent considérés recherchés, des jeux élitistes.  Leur dimension lyrique profonde fut totalement méconnue, tandis que les techniques et les artifices du poètes furent mésinterprétés.

 Entre 1942 et 1943, il composera son poème étendu Μπολιβάρ (Bolivard), avec lequel il conquit, de plein droit, une place éminente dans notre littérature contemporaine. Insistant sur les manières surréalistes, le poète utilisa le nom et la personnalité du héros de l’Amérique Latine, Simon Bolivar, pour composer un réel hymne à l’homme qui sait lutter, au-delà des restrictions, un hymne à la liberté, au-delà des rhétoriques et des verbiages habituels, un exemple supérieur d’art poétique mais aussi un témoignage sincère de l’âme. Bolivar circula d’abord en manuscrit, pour être imprimé en 1944.  L’accueil qui lui fut réservé fut plus favorable, parce que le public des lecteurs se sentait plus familier avec l’expression poétique moderne ou bien parce qu’il gagna la reconnaissance sa dimension nationale ayant été exagérément soulignée.

En 1946, Engonopoulos publia le recueil Η επιστροφή των πουλιών (Le retour des oiseaux), en 1948, le recueil Έλευσις (Elevsis), et en 1957, le recueil Εν ανθηρώ Έλληνι Λόγω (En anthiro Ellini Logo), pour lequel il obtint le Premier Prix National de Poésie. En 1975, il publie son ouvrage Τρία ποιήματα (Trois Poemes) Και ένας πίνακας (Et un tableau) et, deux ans plus tard, toute sa production poétique fut réunie en deux volumes (Ποιήματα Α, Ποιήματα Β, 1977). L’année suivante (1978), son ouvrage Στην Κοιλάδα με τους Ροδώνες (Stin Koilada me tous Rodones) est publié, incluant entre autres des traductions de poètes étrangers (Dan, Lautréamont, Lorca, Baudelaire), ainsi que vingt de ses peintures.  Pour cette édition, il recevra une seconde fois le Prix national. Des œuvres d’Engonopoulos furent traduites en anglais, français, italien, espagnol et mis en musique par Nikos Mamangakis, Argyris Kounadis, Manos Chatzidakis.

En 1980, il publie son étude Ο Καραγκιόζης (Ο Κaragkiozis), ένα Ελληνικό Θέατρο σκιών (ena Elliniko Theatro skion). Deux ans après sa mort, en 1987, des notes, articles, etc. du poète seront réunis dans une édition intitulée Πεζά Κείμενα (Peza Keimena). Enfin, une série de lettres adressées à son épouse Lena, intitulée Και σ’ αγαπώ παράφορα (Et je t ' aime passionement), sera publiée en 1993.