Giorgos Ioannou –son réel nom était Sorolopis et il le changea en 1955- est né à Thessalonique et a étudié la Philologie. Il travailla comme professeur de l’enseignement secondaire et, pour quelques années, au Ministère de l’éducation nationale. Il fit sa première apparition dans les Lettres grecques comme poète et, par la suite, il se tourna vers la prose. Toutefois, bon nombre des thèmes de ses poèmes et, notamment, les éléments autobiographiques, se retrouvent également dans ses textes narratifs. Le pêché, la culpabilité, l’ironie et l’autodérision mais aussi l’humour en sont les principaux.

Sa première œuvre en prose est Για ένα Φιλότιμο (Gia ena filotimo) (1964) qui a été publié un an après la publication de son dernier recueil de poèmes. Suivirent Η σαρκοφάγος (I sarkofagos) (1971) et Η μόνη Κληρονομιά (La seule heredite) (1974). Ioannou s’inspire de Thessalonique de l’occupation et de l’époque d’après celle-ci, des quartiers des réfugiés, les « Evraiïka » (NdT : quartier Juif). Le narrateur est habituellement un adolescent sensible, timide, torturé et pauvre. A travers la fonction de la mémoire, ce narrateur parle de tout ce qu’il a observé, utilisant une langue suggestive où dominent les courtes phrases qui sont présentées l’une après l’autre. Souvent il y a une alternance entre la première et la troisième personne ce qui a pour effet de moduler la participation du narrateur. L’espace des textes de l’auteur est la ville, fut-elle morcelée, mais, dans tous les cas, loin de la nature.