Kavvadias Nikos
 
Biographie
 

Nikos Kavvadias est né en 1910, à Harbin, en Mandchourie, de parents originaires de Céphalonie. Lorsqu’il avait quatre, la famille s’établit à Argostoli et, en 1921, au Pirée où le jeune Nikos fit ses études primaires et secondaires. Très jeune il entama une carrière de marin et, ayant la qualification du radiotélégraphiste, il fit le tour du monde lors de ses nombreux voyages en cargo.  Il est mort en 1975, suite à une attaque d’apoplexie.

Elève de l’école primaire, Kavvadias compose déjà ses premiers poèmes. A douze ans, il éditait seul la revue Σχολικός Σάτυρος (Scholikos Satyros), démontrant son talent à créer des vers. Quelques-uns de ses premiers poèmes furent également publiés dans le journal du Pirée Σημαία (Drapeau). En 1928-29, il publia des poèmes dans la revue de la Μεγάλη Ελληνική Εγκυκλοπαίδεια (Grande Encyclopedie Grecque) sous le pseudonyme Petros Valchalas et, en même temps, il collabora avec la revue Διανοούμενος (Intelectuel). En même temps, il commence à publier un roman en feuilleton -qu’il n’acheva, toutefois, jamais- dans le journal Πειραϊκό Βήμα (Peiraiko Vima).

La réelle entrée de Kavvadias sur la scène des Lettres a lieu avec son preier recueil de poèmes, Μαραμπού (Marambou), en 1933.  C’est avec lui qu’il gagne une place dans l’espace de la poésie néohellénique, grâce à l’écriture originale de ses poèmes que caractérisent la vitalité, l’émotion et l’enchantement. En 1943, il publie dans la revue Πρωτοπόροι (Protoporoi) un poème intitulé Αθήνα (Athenes), sous le pseudonyme Α. Tapeinos. En 1947, il publia sa seconde collection poétique, intitulée Πούσι (Pousi). Le caractère narratif marqué du premier recueil cède sensiblement dans Πούσι et l’on distingue une tendance et une humeur plus introspective, l’ambiance d’enchantement, d’exotisme et de suggestion tendant à s’amenuiser. A cela contribue également le fait que le travail technique du vers est nettement perfectionné, chose qui aide le poète à mieux exprimer ses sentiments.  En 1954, le texte en prose Βάρδια (Permanence) est publié.  L’on y retrouve la même disposition nostalgique que celle qui caractérise ses poèmes. Peu après sa mort (1975) son troisième recueil, intitulé Τραβέρσο (Traverso), est publié et suivi, en 1987, des textes plus courts en prose, Λι (Li), Του πολέμου (De la guerre) et Στο άλογό μου (A mon cheval).

Nikos Kavvadias est probablement le seul à mériter d’être qualifié d’absolu poète du vécu. Il parle toujours des cargos où il a vécu, des marins qu’il a rencontrés, des amours, des disputes et des morts dans les ports, utilisant la langue des marins mais aussi quelques idiomes de Céphalonie qui viennent se mélanger à son grec authentiquement populaire. Sa poésie plonge des racines dans le néoromantisme et la poésie cosmopolite de voyage que l’on rencontre chez Costas Ouranis. Toutefois, elle présente de traits qui lui sont entièrement propres et en font un cas unique mais aussi particulièrement séduisant. La langue de Kavvadias est vivante, enrichie d’une multitude d’éléments de l’idiolecte marin, tout en étant discrète, particulièrement expressive et convaincante. Ses poèmes sont en vers doté de mesure et de rime, sans que la capacité de narration y soit soumise et sans diminuer l’élément artistique. Le poète décrit la vie rude et souvent dissolue des marins, sans exclure les tendres instantanés ou les prolongements philosophiques.

Nikos Kavvadias légua une œuvre poétique relativement restreinte qui ne jouit pas de la reconnaissance correspondante, du vivant du poète. Mais, la mise en musique de plusieurs parmi ses poèmes, il est devenu un des poètes les plus aimés du public grec.