Marios Chakkas est né à Makrakomi de Fthiotida et, en 1935, sa famille s’établit à Kaissariani (un quartier d’Athènes). Durant l’occupation, il vécut de près tous les évènements dramatiques, puisque la région en question, avec le champ de tir, sont devenus le symbole du combat pour la liberté. Ensuite, il se lia à des groupes politiques de la gauche et, en 1954, il fut arrêté et condamné à quatre ans de prison. Sa première apparition en tant qu’auteur de prose remonte à 1965 dans la revue Epitheorisi  Technis . En 1966, il publia le recueil de nouvelles Tyfekioforos tou echthrou qui fut suivi de Le bidet et d ' autres histoires (1970) qui est également son recueil le plus important.

Au cours des années peu nombreuses qu’il vécut, il est arrivé à donner tout ce que d’autres ne purent donner qu’en plusieurs années, du point de vue de la qualité. Dans ses textes il même le réalisme à la poésie, la réalité à l’imaginaire, et il rend de manière perspicace l’angoisse existentielle de l’homme aliéné. Ainsi, son œuvre est traversée de souvenirs et de vécus pénibles de l’époque de l’occupation, des prisons, de l’armée, de la mort. Dans une de ses nouvelles les importantes et les plus connues, Το ψαράκι της γυάλας (1971), à travers le narrateur qui s’identifie parfois au héros, Chakkas exerce une critique acerbe contre ceux qui se sont confortablement installés et intégrés au système. L’ironie, la satire, le sarcasme arrivent à l’autodérision et au cynisme. La vie du poisson rouge devient un alibi pour le héros qui fait tout pour vivre ayant renié ses anciens principes.