Le poète est né à Krokeès de la Laconie et est mort à Athènes. Après ses études secondaires à Gytheio, il s’établit à Athènes et entama des études à la Faculté de Droit qu’il abandonna car il fut obligé de travailler comme employé et journaliste.

Vrettakos devint membre du Front National de libération (EAM) et, de 1942 à 1944, participa au mouvement de la Résistance nationale. Très tôt il s’engagea dans la gauche politique, mais demeura toujours un homme libre et n’hésita pas, plusieurs fois, d’exprimer son désaccord d’avec ses camarades. En 1948, il se lia d’amitié avec Angelos Sikélianos, qui fut son ami jusqu’à la fin de sa vie. En 1949, il publie l’essai lyrique Δυο άνθρωποι μιλούν για την ειρήνη του κόσμου, à cause duquel il fut rayé comme membre du PC grec et éloigné de la revue Ελεύθερα Γράμματα dont il était le directeur. Pendant la dictature des colonels, de l’étranger où il se trouva, il lutta pour la restauration de la démocratie en Grèce.

Nikiforos Vrettakos est considéré comme un des poètes les plus productifs de sa génération, puisqu’il publia plus de vingt recueils de poèmes et plusieurs œuvres en prose. Dans toutes ses œuvres, l’euphorie lyrique accompagne toujours la sensibilité poétique, exprimant la sensibilité de son âme et son très profond humanisme mais aussi son indignation face aux injustices sociales de notre époque.

Le poète fit sa première apparition en 1929 avec le recueil Κάτω από σκιές και φώτα. Suivirent les recueils Κατεβαίνονταs στη σιγή των αιώνων (1933), Οι γκριμάτσες του ανθρώπου (1935), Ο πόλεμος (1936) et la Επιστολή του Κύκνου (1937), qui est fortement influencée par Karyotakis. A partir du Ταξίδι του Αρχάγγελου (1938), qui est marque une rupture dans le parcours poétique de Vrettakos, l’on note un changement tant dans l’ambiance que dans les moyens d’expression. Les recueils qui suivront exprimeront dorénavant plus clairement et sur un mode poétique le psychisme du poète et son lyrisme particulier.

Les expériences de la guerre et de la résistance ainsi que celles de la guerre civile qui éclata immédiatement après la libération, passent dans sa poésie. Les recueils Η παραμυθένια πολιτεία (1947), Το βιβλίο της Μαργαρίτας (1949), Ο Ταΰγετος και η σιωπή (1949), Τα θολά ποτάμια (1950), Στην Πλούμιτσα (1951), Η έξοδος με το άλογο (1952), sont quasiment tous caractérisés par une ambiance d’amertume, d’accablement et de pessimisme, après la dissolution de la résistance nationale. En 1954, il compose le poème Στον Ρόμπερτ Οπενχάϊμερ qui a soulevé beaucoup de débats.

Suit une édition réunissant toutes ses œuvres, Τα ποιήματα 1929 – 1951 (1955). Les recueils suivants et, particulièrement, le recueil Το βάθος του κόσμου (1961), achèvent la transformation poétique du poète dont le principal trait est l’humeur lyrique joyeuse, l’optimisme chrétien et l’amour immense pour l’homme.

Dans l’ensemble, l’œuvre de Vrettakos déborde d’un sentiment religieux naturel ainsi que d’une humeur combattive pour un monde meilleur où règnent justice sociale et égalité.  La nature et les souvenirs de son enfance constituent les principaux thèmes de son œuvre poétique qui est pénétrée d’idéaux humanistes.

Outre la poésie, Vrettakos écrivit également des textes en prose ainsi qu’une analyse critique de l’œuvre de Kazantzakis.

Il obtint le Premier Prix national de la Poésie (1940, 1956, 1982), le prix Ouranis de l’Académie d’Athènes (1974), le Prix d’Excellence en Lettres de l’Académie d’Athènes (1982), le Prix de la Sainte-Croix de l’Apôtre et Evangéliste Marc du Patriarcat d’Alexandrie et de l’Afrique (1984), la médaille du Pégase d’Or de l’Union Panhellénique des Littéraires (1989) ainsi que le prix de l’Académie d’Athènes dont il devint membre en 1989.