Terzakis Aggelos
 
Biographie
 

Angelos Terzakis est né à Nauplie et était issu d’une famille importante de la ville. Son père était maire et, plus tard, fut élu député avec le parti des Libéraux. Ainsi, la famille s’établit à Athènes où l’auteur acheva ses études secondaires et, ensuite, étudia le droit, sans jamais exercer la profession d’avocat. Depuis qu’il était étudiant il participa aux débats sur des questions qui préoccupaient les littéraires de son époque et de sa génération. Sur plusieurs points, sa pensée se rapprochait de celle de G. Theotokas, bien qu’il a souvent manifesté publiquement son désaccord d’avec le dernier. Terzakis fut un des membres fondateurs des revues littéraires Η Πνοή et Ο Λόγος, à l’Entre-deux-guerres.

Esprit particulièrement curieux, il fait son apparition dans le domaine de la littérature alors qu’il a à peine dix-huit ans et il passera rapidement de la nouvelle au roman, publiant les Δεσμώτες (1931) et la Παρακμή των Σκληρών (1932). Dès ses premières œuvres ses choix tant thématiques que stylistiques apparaissent clairement. L’auteur s’intéressait à décrire, comme d’autres littéraires de sa génération, la faillite de la famille bourgeoise et l’avilissement de ses valeurs. Bien que le contexte de la narration demeure, dans ses lignes générales, réaliste, l’auteur semble s’intéresser tout particulièrement au monde intérieur de ses personnages, à brosser leur portrait psychologique. Qui plus est, en plusieurs points, il utilise le monologue intérieur pour rendre le passage d’un état psychique à un autre, le flux de la conscience, esquissant ainsi l’impasse existentielle dans laquelle ils se trouvent.

Dans Μενεξεδένια Πολιτεία (1936) qui suit, les héros et les héroïnes se trouvent à nouveau face à la même impasse existentielle, bien qu’il s’agisse du seul texte dont la fin est heureuse. Les motifs connus de la prose de Terzakis se retrouvent également dans ses romans citadins de l’après-guerre Δίχως Θεό (1951) et Μυστική ζωή (1958). Une fois de plus, l’amour demeure impossible, condamné, tandis que la famille est dissoute. Dans ces œuvres, c’est l’échec de l’homme qui ne fait pas de compromis et qui demeure seul pour être, en fin de compte, détruit physiquement et psychiquement.  Pour Terzakis, la seule issue à l’impasse tragique est l’attitude digne. L’auteur, influencé par des écrivains comme Dostoïevski, Tchékhov et Camus, fut souvent critiqué pour son attitude pessimiste envers la vie.

Dans son œuvre, les femmes occupent une place particulière parce que, comme il l’avouait, il nourrissait une adoration métaphysique pour la Femme. Les héroïnes jouent un rôle critique dans la vie des héros-hommes. Isabeau est une telle présence bouleversante pour Nikiforos Sgouros dans le roman historique Πριγκηπέσσα Ιζαμπώ (1945). Avec cette œuvre, qui fut traduite en plusieurs langues étrangères, Terzakis se tourne vers le passé historique de l’hellénisme, à l’époque de l’occupation Franque, et l’aborde sous un angle différent de celui du Χρονικού του Μορέως. En la personne du jeune Nikiforos l’on distingue la forces des Grecs qui luttent pour leur liberté, tandis qu’Isabeau représente les Francs qui s’affaiblissent. Dans ce texte également, l’attitude pessimiste de Terzakis concernant l’amour et les rapports humains est toujours bien présente. L’amour chez Terzakis ne se fonde pas particulièrement sur l’instinct sexuel comme chez Karagatsis, mais plutôt sur la profonde communication psychique et intellectuelle.

Terzakis fut un écrivain de théâtre particulièrement réussi, puisant ses sujets dans sa période historique favorite, Byzance. Parmi ces œuvres figurent Αυτοκράτωρ Μιχαήλ (1936), Ο Σταυρός και το Σπαθί (1939), Θεοφανώ (1956). En outre, l’auteur traita également de critique théâtrale et fut, pour plusieurs années, cadre du Théâtre National. Il s’est également occupé de traduction.

En lignes générales, Terzakis fut un esprit indépendant, à la pensée philosophique profonde, un intellectuel libre. Il exprimait ses opinions publiquement et à des moments difficiles, comme la dictature de sept ans, occupant pour 30 années entières la rubrique intitulée « Το πνεύμα και οι άνθρωποι » (L’esprit et les hommes) du quotidien Το Βήμα.