Beratis Giannis
 
Biographie
 

Giannis Beratis est né à Athènes et a travaillé comme employé de banque, comme employé de l’ambassade de la Grèce à Sofia, comme traducteur, etc. Sa participation à la guerre gréco-italienne, où il servit en tant que sous-lieutenant, fut une expérience bouleversante. L’auteur marqua l’histoire de la littérature néohellénique principalement pour sa remarquable œuvre La Riviere large (1946). Dans ce roman, l’auteur s’identifie au narrateur et rend de façon extraordinairement directe ses souvenirs du front albanais. Le narrateur ne semble pas tellement s’intéresser aux manœuvres militaires : c’est plutôt la vie quotidienne des soldats Grecs qui attire son attention. Dans le texte défilent ses compagnons d’arme, des gens simples, quotidiens, à propos desquels il exprime son admiration. Ces personnages sont pleins de bonhomie, spontanés et dégagent de l’authenticité et de l’humanité tandis qu’ils sont habités par un profond sentiment du devoir. Son effort de mettre de côté ses propres points de vue et positions quant à ce qu’il narre est évident.

Le mode d’écriture de ses textes s’appuie principalement sur l’utilisation d’un style indirect original de façon à ce que les évènements semblent refléter la conscience du narrateur. Dans la première partie de l’œuvre, le style est plutôt suggestif, indirect, tandis que dans la seconde partie tout est direct, clair. L’auteur note à propos du processus d’écriture : « Oh, Tu ne peux pas savoir quel effort cela demanda - pour donner précisément cette impression de n’avoir fourni aucun effort. » L’utilisation du dialogue est particulièrement réussie, caractérisée par de l’immédiateté, du naturel et ponctué d’humour.

L’ouvrage Odoiporiko tou ’43 (1946) qui suivit, est un journal de guerre qui traite surtout de l’expérience de l’auteur dans la Résistance ; toutefois, l’œuvre n’atteint pas la force de narration de la précédente. Selon Beaton, Beratis appliqua dans ces deux œuvres la tactique de Mavilis, Doukas, Venezis, à une époque différente, bien entendu. A savoir qu’il s’est, lui aussi, efforcé de rendre de façon directe ses propres vécus de la guerre. Mais, sa manière de faire était entièrement différente parce que l’auteur s’intéressait à ce qui, aujourd’hui, est appelé « roman-document » et non au témoignage personnel, comme c’était le cas des écrivains précédents.