Sarantaris Giorgos
 
Biographie
 
Giorgos Sarantaris est né à Istanbul. De 1912 à 1931, il vécut en Italie, où il s’établit avec sa famille. Il étudia le droit aux universités de Bologne et de Macerata, où il obtint le titre de docteur en droit. Depuis tôt, il montra son amour pour la poésie, en publiant des poèmes en italien et en grec. En 1931, influencé par les courants littéraires et philosophiques européens, il regagne la Grèce, amenant un air de renouveau dans l’espace littéraire qui stagnait déjà sous l’influence du mouvement lancé par Karyotakis. En tant que connaisseur de l’Europe littéraire contemporaine mais aussi croyant fermement au potentiel grec, il contribue à former un climat poétique moderniste, sans cependant en devenir une des personnalités éminentes.

Il fait sa première apparition dans l’espace de la littérature grecque en 1933, dans les pages de la revue Nea Zoï, avec la nouvelle Marthas vios, par laquelle il introduira en Grèce le genre de l’antiroman français. La même année, il publia son premier recueil de poèmes intitulé Oi Agapes tou chronou. Suivirent les Ourania (1934) et Asteria (1935) ainsi que de nombreux poèmes publiés dans les revues Nea Grammata, Nea Estia, Kyklos et Makedonikes Imeres (de Thessalonique). Son dernier recueil de poèmes était Stous filous mias allis charas, publié au début de 1940.

La poésie de Giorgos Sarantaris était une poésie d’avant-garde, dans le contexte de l’époque de l’Entre-deux-guerres. Le poète compte parmi ceux qui modifièrent radicalement leur rapport avec le passé et la tradition, mettant en place un paradigme entièrement nouveau d’écriture poétique. Connaissant les courants intellectuels et esthétiques européens, il utilisa le vers libre dans ses poèmes. En outre, dans ses recherches, il inclut les réflexions et préoccupations de la poésie italienne, de l’œuvre de Dostoïevski, des idées philosophiques de Nietzsche, de Kierkegaard mais aussi de l’existentialisme. Bien qu’inspirée de la vie sur terre, la poésie de Sarantaris est profondément intérieure et religieuse. Ainsi que note Stavros Zoumboulakis, le pilier central de la pensée de Sarantaris c’est la foi qui, toutefois, n’a aucun rapport avec l’église. Il s’agit d’une foi personnelle, individuelle, existentielle, sans liens avec la communauté des fidèles.

Son œuvre ne fut pas véritablement acceptée à son époque, mais elle influença la poésie grecque en profondeur et de façon essentielle. La contribution de Sarantaris fut reconnue par Odysséas Elytis qui fut, de toute évidence, influencé par les images symboliques qui dominent dans l’œuvre du poète : femme, mer, solitude, ciel, oiseaux.

Son cas nous rappelle, comme le cite le critique N. Themelis, le cas de Solomos. «Tous les deux sont marqués par l’amour du ciel et, en même temps, par l’amour de la terre et de la femme. »
Outre la poésie, Sarantaris traita également de l’essai philosophique et des traductions de poèmes.