« Vilaras était partisan de l’abolition de l’orthographe historique, proposant de remplacer l’alphabet grec existant par un autre, phonétique. Dans un petit livre qu’il publia sous le titre de Η ρομεηκη γλοσα, il analyse brièvement sn nouveau système d’orthographe. Ainsi, propose-t-il l’instauration de vingt-trois caractères et l’abolition des voyelles υ, ω et des digrammes αι, οι, ει, υι (en tant que sons ε et ι ). La voyelle ι est considérée comme aphone et sert uniquement à former les diphtongues : αϊ, εϊ, οϊ, ουι, ια, ιε, ιο, ιου.
La principale motivation de l’innovation linguistique de Vilaras, mais aussi des autres partisans de la démotique de son cercle, était de répondre aux besoins de l’enseignement et de promouvoir l’éducation par l’intermédiaire de la langue parlée naturelle, facile à enseigner et assimiler. L’alphabet de chaque langue doit, d’après Vilaras, « compter autant de caractères que les voix élémentaires dont elle dispose » et « celui qui écrit autrement que ce qu’il entend et qui prononce les lettres comme s’il ne les entendait pas, fournit un effort double et inutile. »
Bien qu’accepté dans le cercle étroit de Vilaras, son nouveau système d’orthographe fut néanmoins à l’origine de railleries et de l’opposition de plusieurs autres. C’est pourquoi, dans ses publications ultérieures, Vilaras écrit suivant le système d’orthographe habituel, bien que dans sa correspondance personnelle échangée avec les personnes de son cercle, il continue à écrire selon le mode phonétique. »