Kitromilidis Paschalis, Neoellinikos Diafotismos. Oi politikes kai koinonikes idees
 
Athina 1996, MIET
 
 
 

« La Nomarchie Grecque situait le problème hellénique dans un cadre théorique pleinement développé de radicalisme politique et l’analysait en tant que question de changement moral radical et de révolution sociale. Anonyme le Grec combinait la connaissance vivante des problèmes de la société grecque à une profonde familiarité avec la pensée sociale des Lumières. Son traité foisonne de sous-entendus et de références qui renvoient à la grande tradition de la philologie européenne, depuis les auteurs historiques et moraliste Grecs anciens aux dramaturges et philosophes politiques européens dont il était contemporain. Le résultat en fut le monument le plus important de la théorie politique des Lumières néohelléniques qui propose une interprétation perspicace du malaise et des perspectives de la nation grecque dans les termes de la pensée politique de Montesquieu, Rousseau, Alfieri et Beccaria tout en s’appuyant toujours sur Aristote et Xénophon, Polybe et Plutarque. (p. 344-345)

« La Nomarchie Grecque appartenait à la tradition du radicalisme constitutionnel grecque qui émergea de l’accueil des idées révolutionnaires françaises par la pensée grecque. Rigas fut le représentant le plus héroïque de cette tradition des Lumières révolutionnaires grecques, tandis qu’Anonyme le Grec lui offrit son expression théorique la plus dense. Le radicalisme de la Nomarchie Grecque peut, à notre avis, devenir pleinement compréhensible si l’on retient le fait que ce traité théorique de radicalisme constitutionnel a été rédigé en 1806, après que la Révolution Française ait déjà épuisé sa fougue radicale et que les espoirs de nombreux libéraux et partisans des Lumières européens avaient été démentis par l’expérience de la terreur et la montée de la dictature napoléonienne. » (p. 366)