Nanos
(Ioannis) Valaoritis, qui est né à Lausanne de la Suisse, est originaire de
Leucade et descendant d’Aristotelis Valaoritis. Après avoir étudié le Droit à
Athènes et la littérature anglaise à Londres, il vécut la majeure partie de sa
vie loin de la Grèce. En 1944,
il quitta la Grèce occupée et, sur incitation de Seféris, il se rendit à
Londres. Là, il a traduit des œuvres de poètes contemporains : Seféris,
Elytis, Empeirikos, Engonopoulos, Gatsos.
Il fera également la connaissance d’Elliot et de son cercle. En
1954, il s’établira à Paris où il fera la connaissance d’André Breton et des
surréalistes. En 1960, il regagnera la Grèce et dirigera la revue
« Pali » (1963-1967) et, en 1969, il fera une présentation de la
poésie grecque dans la revue française « Lettres Nouvelles ».
Il
travailla comme fonctionnaire diplomatique dans diverses ambassades et, en 1968
il a enseigné la littérature comparée et l’écriture créative à la San Fransisco
University. De 1989 à 1995, avec
le poète Andreas Pagoulatos, il dirigea la revue « Synteleia ». Il a
également collaboré avec les revues « Tetradio », « Sima »,
«Horizon», «New Writing» et «Daylight». Plusieurs de ses poèmes sont traduits
en anglais, allemand, danois, italien et russe.
Valaoritis
fera sa première apparition dans les Lettres grecques en 1939, ayant déjà découvert
Cavafy. Dans ses
deux premiers recueils, I timoria ton Magon (Londres, 1947) et Kentriki
Stoa (Athènes, 1958), l’influence de Seféris était évidente. Kentriki
Stoa obtint le 2ème Prix d’Etat de la Poésie, mais le poète ne
l’accepta pas. Sa rencontre avec le pionnier du surréalisme, A. Breton, en
1954, à Paris, ouvrira de nouvelles voies, des voies différentes pour sa
poésie. Celle-ci est révolutionnaire, refusant toute convention et érodant le
sens des institutions. La langue dévie de la norme et le poème ne présente pas
de contenu déterminé et demeure ouvert à l’interprétation du lecteur. « Valaoritis », comme souligne le critique
Vangelis Chatzivassileiou «est un moderniste dévoué et acharné qui applique ses
enseignements avec une foi religieuse. Et voilà, en un tour de main, les
matériaux de son travail : discours délirant, revirements soudains ou
glissements de sens, images absurdes, renvois textuels multiples, flux
incontrôlable de symboles et, en tout premier lieu, contenu dramatique, qui se
résume en un courageux rejet de tous les éléments du monde existant ».
Valaoritis
obtint, en 1983, le 1er Prix de la Poésie.
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