Dimaras K. th., Neoellinikos Diafotismos
 
Athina 1985, Ermis
 
 
 

« Ses avant-propos comptent plusieurs centaines de pages ; il y présente ses théories de la langue et de l’éducation qui en font un précurseur des théories pédagogiques ultérieures et un guide pour la solution correcte de la question linguistique. Il y expose également sa philosophie, développe sa pensée sur la nécessité pour l’hellénisme d’aligner son éducation sur celle du reste de l’Europe « éclairée » : c’est là le « transvasement » à propos duquel il a été tellement critiqué par ses opposants, plus en raison du programme que du terme qui l’exprimait. (p. 337)

Koraïs n’est pas un révolutionnaire ; sa pensée n’est pas révolutionnaire : Il est évolutif, progressiste ; du point de vue intellectuel, il appartient au cercle des Idéologues, avec lequel il semble avoir également eu des rapports directs. Les excès dont il a été témoin lors de la Révolution Française l’ont choqué et il désapprouva le bonapartisme.  « J’adore » écrivait-il, « la liberté, mais je voudrais la trouver toujours trônant entre la justice et l’humanisme. La liberté sans la justice n’est que pur vol. » […] Sa pensée, donnée avec la même plasticité, se retrouve tout au long de sa longue vie et, ce, appliquée à diverses questions ; concernant la religion, il la veut : Loin « de la Scylla de la non croyance et de la Charybde de la superstition » ; quant à la langue, son souhait est le même : « ni tyrans des vulgaires ni esclaves de leur vulgarité ». C’est ainsi que se présente la « voie moyenne ». Toutes les Lumières sont contenues dans l’enseignement de Koraïs, plein de foi en le destin de l’homme, plein de respect à l’égard de l’ordre acquis. Et avec cela, son enseignement renferme l’idéal grec des dernières décennies du 19ème siècle : récupérer ce que nous avons pedu, sans perdre ce que nous possédons »